Nos têtes d’hommes au vent

 

Alger depuis la mer

Alger
Depuis la mer
A six heures du matin
Est une pure dentelle découpée dans le bleu

Les mains au bastingage
Tout près de moi, on pleure

Je songe que l’histoire
N’a su, le plus souvent, qu’ajouter sa noirceur
Au deuil intime du temps

 

 

Un bar tout en miroirs

Dès l’arrivée
Poèmes de bienvenue
Poignées de mains épiques

Avalanches de bocks où remontait le songe
Abattu mille fois, d’un soleil païen

Politiques rebelles
Coups de gueules baroques

Miroirs-éternités dans la profonde Alger
Où passaient nos visages
Comme en un double fond du temps

Oeufs blancs et pois chiches pour colmater la brèche
Et le deuil jamais sûr du temps-Kateb-Yacine

Collisions fastueuses de géants démunis
Sur la ruine des mondes

Le verbe libéré dans l’amitié soudaine
Vous semiez dans ma voix des champs de tournesols

Miroirs-éternités dans la profonde Alger
Où passaient nos visages
Comme en un double fond du temps

 

 

Nos têtes d’homme au vent

Ainsi la vie
Ainsi le temps

Nos têtes d’homme au vent
Le monde à tire-d’aile

Nos regards qui se croisent aux balcons de Paris
D’Alicante et d’Alger

Comme un temps le poème nous prenait sur sa route !
Comme un temps le séjour faisait lame de fond !

L’hécatombe des jours se mêlait aux fous rires…

 

 

Aux méandres des ans

Poème asthmatique
Sans le souffle du frère

Un fluvial et terrible destin
Se déroule aux méandres des ans

L’altitude affronte la loi dure
De l’évanescence

Boire à la source devient plus difficile

 

Commentaires 4

  • Une salve de mots face aux langues tranchees … la lueur perdure car des amis lointains continuent d abreuver la source de leurs fougue vitale.

    Camarades, l esperance emplit de nouveau le futur des prochains et rien ni quiconque ne pourra arreter ce souffle imtemporel .

    Ces sillons formeront bientot de nouveaux espaces lactes .

  • Frère du gîte, tu graves dans le Poème Fondamental et la poupe prend tout le vent. Des intuitions de haute facture servies par une énergie née pour la déclamation.

  • Le poète va à la rencontre des gens et des lieux: poésie â l’état brut.Et par un simple regard ,qui s’est posé,ces gens et lieux nous sont offerts comme une évidence poėtique par le pouvoir des mots de cet habile intercesseur.

  • Tu tiens à poings fermés chaque instant du présent. L’éphémère éternel à fleur de poème…

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